Présentation de la Puisaye

Le territoire de la Puisaye est actuellement réparti entre les départements de l’Yonne, de la Nièvre et du Loiret. Cette segmentation du territoire pré existait avant la formation des départements puisque la Puisaye relevait alors du Comté d’Auxerre, de la Baronnie de Donzy/Duché de Nevers, de la Baronnie de Toucy, du duché de St Fargeau.

La définition de la Puisaye par son rattachement à une province historique est donc impossible.

La définition couramment admise fait donc référence à la nature de ses sols et aux productions végétales associées.

La Puisaye est limitée au nord par Briare, Rosny, Granchamp ; à l’est par Toucy, Moulins sur Ouanne, Fontenoy ; au sud est par St Sauveur, Treigny ; au sud par Dampierre, St Amand, St Vérain, Myennes ; à l’ouest par le val de Loire. St Fargeau est au centre de la Puisaye.

La géologie donne les caractéristiques spécifiques au territoire de la Puisaye. Le sol de la Puisaye est argilo –sableux, froid et humide et très difficile à cultiver. Avant la révolution agricole du 19ème siècle, les principales activités de la Puisaye concernaient l’exploitation des forêts, du fer, de l’argile, de l’ocre. Les activités agricoles étaient réduites et concernaient principalement l’exploitation des près humides des fonds de vallées et quelques maigres cultures de blé et d’avoine.

Aujourd’hui, malgré les assèchements/ drainage des étangs et des zones humides et le marnage des terres agricoles du 19ème et 20ème siècle, la Puisaye reste encore en majorité le pays des étangs, des rivières, des zones humides et des forêts. La Puisaye s’oppose donc aux terrains calcaires perméables de la Forterre et de l’Auxerrois propices aux grandes cultures et presque entièrement déboisées.

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La présence d’une zone forestière humide difficilement pénétrable a souvent été considérée comme un frein à l’installation d’établissements humains. L’image d’isolement et de mystère associée a souvent été ressentie comme menaçante pour des peuples ignorants. La Puisaye a également été pendant longtemps une zone très insalubre dans laquelle les déplacements étaient également difficiles du fait des forêts profondes et des nombreux marécages. L’espérance de vie moyenne au début du 19ème siècle n’y était encore que de 30 ans contre 45 ans pour la Forterre voisine.

Cette situation à priori défavorable n’a toutefois pas empêché l’exploitation de la région depuis des temps très reculés du fait de l’abondance de ressources indispensables pour la nourriture, la construction et l’industrie. Ainsi, les chênes de Puisaye furent utilisés pour la charpente de l’abbatiale de St Denis et pour Notre Dame de Paris, les traces de l’exploitation du fer, de l’ocre et de l’argile remontent à plus de 5 siècles avant JC.

Les vestiges archéologiques montrent ainsi la présence d’un peuplement important en Puisaye et sur son pourtour. Les découvertes ont ainsi mis à jour plus de 2500 bas fourneaux et de nombreuses villas.

L’habitat attesté depuis l’époque gauloise peut probablement s’expliquer par l’importance des ressources naturelles et par la proximité de voies de communication. Les principales voies gallo romaines ne traversaient certes pas la Puisaye mais passaient à proximité ce qui devait faciliter le transport des ressources de la région. Il en est ainsi de la voie de Bourges à Auxerre passant en Donziais et Forterre par Entrains, Ouanne et de la voie reliant Auxerre, Sens et Orléans qui passait au nord de la Puisaye. Des voies secondaires traversaient également la Puisaye ; il en est ainsi de la voie d’Entrains à Orléans passant par Bouhy, St Amand, Arquian. L’accès au cœur de la Puisaye était probablement réalisé par des chemins de portage à peine carrossables qui ont perduré jusqu’à la construction des routes modernes au 19ème siècle. Ces chemins étaient francs de péage depuis les carolingiens et permettaient une communication discrète au travers de la région. Il est fort probable que Jeanne D’Arc emprunta la voie d’Auxerre à Gien pour échapper aux anglo-bourguignons et rejoindre Bourges.  

La proximité de fleuves navigables (Loire, Yonne, Loing) a probablement été mise à profit pour le transport des produits régionaux dès l’époque gauloise. Cette situation avantageuse a permis jusqu’au milieu du 20ème siècle la conquête du marché national et international par les poteries et l’ocre de Puisaye.

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