Organisation territoriale à la veille de la révolution
L’évêché d’Auxerre couvrait l’auxerrois proprement dit, la Puisaye jusqu’à Gien et une grande partie du Nivernais comprenant notamment la région de Varzy-Clamecy- Cosne. Il était limitrophe des diocèses de Sens, Langres, Autun, Nevers Bourges et Orléans.
Afin de faciliter son administration, cet évêché avait été scindé en deux archidiaconats au 13ème siècle. L’archidiaconat d’Auxerre comprenait Auxerre, Courson, Vermenton, Clamecy, Varzy, Donzy et Cosne. L’archidiaconat de Puisaye regroupait le reste de l’évêché dont la Puisaye avec Sougères, St Fargeau, St Sauveur, la vallée de l’Ouanne, Bléneau, Rogny, Briare. L’évêché d’Auxerre avait ainsi maintenu son unité territoriale depuis son origine au premier temps du Christianisme. Cette permanence est certainement à rattacher à la forte personnalité de ses évêques qui réussirent tout au long de cette période à s’opposer avec succès aux tentatives de démembrement de leur autorité par les différents seigneurs de la région.
L’organisation territoriale de l’administration royale était nettement plus complexe car elle était le résultat de l’évolution du morcellement féodal, de la prise de possession des territoires par le roi ou leur remise en apanage au bénéfice des seigneurs locaux, etc.
Le baillage de Montargis couvrait la vallée du Loing avec St Fargeau, Bléneau et Rogny. Le Baillage d’Auxerre couvrait la vallée de la Vrille dont Treigny, St Amand, Arquian, Annay, Bitry; Bouhy et Entrains faisaient aussi partie de ce baillage. Le baillage de Gien couvrait Briare, Ouzouer sur Trézée et Breteau. Le baillage de Nevers couvrait Donzy, Ciez, Alligny, St Vérain, La Celle et Myenne. Chaque baillage avait ses propres lois et coutumes souvent fortes différentes de celles du baillage voisine. Les territoires relevant du baillage de Montargis appliquaient ainsi la coutumes de Lorris.
Le ressort du grenier à sel couvrait la majorité des paroisses de Puisaye. Sa frontière Nord englobait Champcevrais, St Denis sur Ouanne, Granchamp et Dracy. Sa frontière Est englobait Fontaines, Saints, Lain, Thury et Lainsecq. Sa frontière Sud comprenait Perreuse, Bouhy, Dampierre et Bitry. Apparemment, Treigny ne relevait pas de cet ensemble.
Organisation du département de l’Yonne en 1790
L’assemblée constituante reprit l’idée de Necker de 1787 de rationnaliser l’organisation administrative de la France en remplaçant les provinces par des départements.. L’idée initiale était de rattacher la Puisaye à la zone de Gien Montargis puisque ces zones répondaient précédemment à la même coutume.
Le décret du 26 février 1790 qui établi les 83 nouveaux département français ne retint pas cette idée.
Le département de l’Yonne fut alors constitué par les anciens comtés de Sens, Joigny, Tonnerre auxquels on ajouta Bléneau et St Fargeau retirée de l’élection de Gien. Avallon fut pris sur le duché de Bourgogne. Vezelay fut pris sur le Nivernais. Auxerre, au centre du nouveau département en devint le chef lieu. La région de St Amand et Arquian fut rattachée à la Nièvre.
Chaque canton avait une justice. Le chef-lieu de l’Yonne fut installé à Auxerre. Le département était également divisé en 7 districts eux-même subdivisés en cantons : 13 cantons pour le district d’Auxerre, 10 cantons pour Sens, 10 cantons pour Joigny, 8 cantons pour St Fargeau, 10 cantons pour St Fargeau, 9 cantons pour St Florentin.
Chaque canton disposait d’une justice de paix. Chaque district avait un tribunal de justice civile et correctionnelle. Deux tribunaux de commerce furent créés à Sens et Auxerre. Un tribunal criminel fut créé à Auxerre pour tout le département.
Cette nouvelle organisation revenait à élire ou nommer 36 membres de l’administration centrale, 91 administrateurs de district, 35 juges civils, 10 juges de commerce, 71 juges de paix, 426 assesseurs un président et un accusateur public pour le tribunal criminel, sans compter les officiers du ministère public, les secrétaires, greffiers, huissiers et les membres des administrations municipales. La mise en place de cette nouvelle administration nécessita 5 élections successives.
La lourdeur et le coût de cette nouvelle organisation apparut rapidement. La constitution de 1795 (an 3 de la révolution) modifia donc ce découpage. Les 7 districts furent remplacés par 5 arrondissements avec la suppression des districts de St Fargeau et de St Florentin ; cela entraîna donc aussi la suppression de deux tribunaux correctionnels. On ne conserva qu’un seul tribunal civil à Auxerre.