Le Jansénisme fut initié par Cornelius Jansen dit Jansénius (évêque hollandais; 1588-1638). Les thèses de Jansénius étaient très proches de celles de Calvin et s’opposaient violemment à la vision et à la pratique professées par les jésuites.
Pour Louis XIV et pour Mme de Maintenon,favorite du roi et soutien indéfectible des Jésuites, les Jansénistes représentaient un danger majeur pour la stabilité du Royaume. Louis XIV obtint donc du pape Clément XI la condamnation de cette doctrine. Il fit procéder à l’expulsion des jansénistes de Port Royal des champs en 1709 et à la destruction de l’abbaye en 1712. Toutefois, cela ne suffit pas à éradiquer la doctrine Janséniste qui avait gardé de nombreux partisans.
L’évêque d’Auxerre, Monseigneur de Caylus fut après 1717 un janséniste ardent et il fit de son diocèse le refuge des ecclésiastiques insoumis. Il installa dans son diocèse des prédicateurs jansénistes brillants qui eurent un rayonnement profond et durable sur les paroisses de la région. Treigny hébergea ainsi Monsieur Terrasson qui fut le plus brillant de tous et qui pu bénéficier de l’appui indéfectible du nouveau seigneur du château de Ratilly, Louis Carré de Montgeron, conseiller au parlement de Paris. Les jansénistes diffusaient largement leurs pensées par l’intermédiaire de libelles intitulées “nouvelles ecclésiastiques” imprimées et diffusées clandestinement.
La découverte en 1735 , par les agents royaux, de l’imprimerie clandestine cachée dans les bois entraîna l’arrestation des chefs locaux du mouvement janséniste et leur emprisonnement à Vincennes. Ce coup d’arrêt ne fut toutefois pas suffisant pour éradiquer la pensée janséniste de la région de Puisaye. D’autant plus que Monseigneur Caylus ne fut pas inquiété et pu poursuivre ses prêches jusqu’à sa mort en 1754.
Il est possible que cette période ait laissé des traces notables expliquant le comportement de la population envers la hiérarchie catholique et peut être aussi les prises de positions politiques lors de la période révolutionnaire et après.